Dans les esprits, le scénario du « gouvernement du président » commence à prendre forme. En effet, la Constitution tunisienne prévoit, en cas d’échec, de confier au président de la République le soin de choisir une autre personnalité politique pour former un gouvernement. D’ores et déjà, les principaux partis se sont dits prêts à cette éventualité, à commencer par Nabil Karoui qui affirme, dans une interview, avoir une totale confiance en la personne du Président de la République Kaïs Saïed.
Le gouvernement de Habib Jemli a été mis à mal hier devant l’Assemblée des Représentants du Peuple. Sans soutien fort de la grande majorité des parlementaires d’obédiences différentes, Habib Jemli n’a cessé de noter dans ses papiers les griefs de ses opposants. Stoïque, avec l’ensemble de son équipe gouvernementale proposée, il a décidé de rester jusqu’au bout et d’affronter le verdict de l’hémicycle. Les ministres proposés, regardant leurs smartphones et le fil de l’actualité doutent, mais veulent y croire. « Je crois que nous avons nos chances », nous confie l’un d’eux.
Si les derniers développements sur la scène politique augurent déjà de l’échec de M. Habib Jemli à former son gouvernement, il semble bien que les élus du parti Ennahdha soient les seuls à afficher un optimisme déconcertant. Fethi Ayadi, membre influent du conseil de la Choura, a même confié aux journalistes que le gouvernement de Habib Jemli obtiendra la confiance de l’hémicycle. Un optimisme en totale contradiction avec la réalité.
A l’issue d’une rencontre de la dernière chance entre Rached Ghannouchi le président du mouvement Ennahdha et le patron de Qalb Tounes, Nabil Karoui, ce dernier a réitéré son refus de la liste présentée par Habib Jemli et la détermination unanime de son groupe parlementaire à voter contre.
Dans les coulisses, certains commencent à parler de tractations conduites par le parti Ennahdha pour tenter de rallier le maximum d’élus, quitte à les « acheter ». Des rumeurs rapidement démenties par le parti Ennahdha qui publie un communiqué dans lequel il réaffirme son attachement à l’éthique politique et son refus de discuter en dehors des structures des partis. Dans leurs différentes déclarations, les députés d’Ennahdha font planer le risque d’une sorte de vide au cas où Jemli n’obtiendrait pas la confiance du gouvernement. Ameur Laârayedh fait même craindre un scénario dans lequel le parlement serait dissous. Un argumentaire qui n’a pas l’air d’inquiéter outre mesure les opposants.
Dans les esprits, le scénario du « gouvernement du président » commence à prendre forme. En effet, la Constitution tunisienne prévoit, en cas d’échec, de confier au président de la République le soin de choisir une autre personnalité politique pour former un gouvernement. D’ores et déjà, les principaux partis se sont dits prêts à cette éventualité, à commencer par Nabil Karoui qui affirme, dans une interview, avoir une totale confiance en la personne du Président de la République, Kaïs Saïed.